Titre de l'article :

Le sommeil de l'Homme et sa réactivité corticale sont influencés par les phases de la Lune.


Introduction à l'article :

Suite à l'article de Cajochen et al.[1] indiquant que le sommeil humain serait effectivement influencé par les phases de la Lune, les auteurs de cet article ont voulu répéter leur expérience pour confirmer ou infirmer cette conclusion.

Expériences de l'article :

Certains paramètres du sommeil de 47 jeunes volontaires âgés de 23,3±2,9 ans ont été mesurés dans un laboratoire mimant un appartement résidentiel (pour limiter l'effet de l'environnement clinique). Les paramètres mesurés étaient : temps total de sommeil et délai pour atteindre le sommeil de stade 4 (sommeil paradoxal avec mouvements rapides des yeux).
L'analyse de l'influence (ou non) des phases lunaires est purement rétrospective car le sujet premier de l'étude était d'examiner l'impact, sur le sommeil, des vibrations et des sons de basse fréquences, dus aux passages de trains de marchandises, dans des zones résidentielles. Les auteurs n'ont examinés le lien avec les phases lunaires qu'après avoir lu l'article de Cajochen et al.[1]

Résultats de l'article :

Le temps total de sommeil autour des soirs de pleine lune comparé aux soirs de quart de lune est significativement réduit de 24,8 minutes. Cette réduction est surtout due aux hommes qui sont plus affectés et dorment 51,1 minutes de moins que les femmes les soirs autour de la pleine lune.
Le délai d’apparition du stade 4 du sommeil est plus long d'environ 30 minutes les nuits autour de la nouvelle lune que lorsqu'elle est pleine ou en quartier.
La réactivité corticale à des stimuli environnementaux (bruits), augmente autour des nuits de pleine lune.
De plus, le groupe des "non sensibles" à l'environnement sonore ne voient pas leur sommeil affecté par les phases lunaires tandis que les "sensibles" entrent en sommeil paradoxal 56,5 minutes plus tard autour de la nouvelle Lune que de la pleine. Les auteurs concluent que puisque cette sensibilité a un effet, il y avait peut être un nombre insuffisant d'individus sensibles dans l'expérience de Cajochen et al.[1].

Rigueur de l'article :

Les auteurs sont conscients que, comme pour l'article de Cajochen et al.[1], leur nombre de participants est faible (47) et donc les conclusions statistiquement peu puissantes.
De plus, leur observation que le délai d’apparition du stade 4 du sommeil est plus long d'environ 30 minutes les nuits autour de la nouvelle lune que lorsqu'elle est pleine ou en quartier est en contradiction avec celle de Cajochen et al. qui est que ce délai est plus long autour de la pleine Lune et plus courts lorsqu'elle est nouvelle ou en quartier.
Les auteurs reconnaissent n'avoir recruté uniquement que les volontaires rapportant des nuits de bonne qualité. Ils pourraient donc représenter un sous-groupe particulier par rapport à la population totale.

Ce que cet article apporte au débat :

Les résultats de cet article sont en faveur d'une modulation du sommeil humain en fonction de la phase lunaire et supportent ceux de Cajochen et al.[1] pour ce qui est du temps total de sommeil mais les contredissent pour ce qui est du délai d’apparition du stade 4.
Cependant, ces résultats soulignent aussi l'importance de la susceptibilité individuelle et notamment l'influence du sexe.

Publiée il y a plus de 8 ans par A. Mary.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.