Titre de l'article :

Preuves que les cycles lunaires influencent le sommeil de l'Homme.


Figure :

Cajochen et al. 2013. Current Biology Vol 23 No 15.

Introduction à l'article :

Il s'agit d'une étude en double aveugle de la qualité du sommeil chez l'Homme, réalisée en tentant d'éliminer les facteurs de confusions que sont : l'augmentation de la luminosité les soirs de pleine lune et la perception du cycle lunaire par les sujets. Pour cela, les auteurs font les mesures dans des conditions stricts de laboratoire. Enfin, ni les participants ni les expérimentateurs ne sont au courant que la sujet de l'étude sera en rapport avec les phases lunaires car il s'agit d'une étude rétrospective.

Expériences de l'article :

17 jeunes volontaires (9 femmes et 8 hommes) entre 20 et 31 ans et 16 volontaires plus âgés (8 femmes et 8 hommes) entre 57 et 74 ans ont participé à une étude dans un environnement contrôlé de laboratoire. Lors de cette étude, ont été mesuré : la durée de leur sommeil, leur activité cérébrale (par électroencéphalographie) durant les trois premiers stades de sommeil et leur sécrétions de mélatonine et cortisol (par dosage de leur salive).

Résultats de l'article :

Les nuits autour de la nuit de pleine lune, la durée totale de sommeil diminue de 20 minutes, le délai d'endormissement (temps écoulé entre l'extinction des lumières et le début du sommeil léger ou stade 2 du sommeil) est plus long de 5 minutes, l'activité des ondes delta (indicateur d'un sommeil profond) est diminuée de 30% et le taux de mélatonine (lors des soirées de 0 à 4 jours autour de la nuit de pleine lune) est plus faible que lors des autres phases de la Lune.

Rigueur de l'article :

L'étude comporte assez peu de sujets : seulement 33. Cela se répercute donc sur la robustesse des résultats. Par exemple, sur la figure 1 (voir plus haut) le coefficient de détermination n'est que de r=0,46. Leur résultats n'ont pas non plus étés retrouvés par Cordi et al.[1] lors de la ré-analyse de données de bien plus de participants.
Dans les différentes classes lunaires de l'article, les sujets ne sont pas répartis aléatoirement par rapport à leur âge et sexe, quand bien même ces facteurs sont connus pour avoir une influence sur le sommeil.
Les auteurs veulent éliminer les facteurs de confusions (luminosité et perception du cycle lunaire par les sujets) mais avouent n'avoir aucun contrôle sur ces facteurs en-dehors du laboratoire.

Ce que cet article apporte au débat :

Il s'agit du premier article qui montre que la Lune a une influence sur les paramètres objectifs que sont l'électroencéphalogramme et un marqueur hormonal du rythme circadien (la mélatonine).
Les auteurs proposent l'existence d'un rythme circalunaire endogène qui serait à l’œuvre en conjonction avec nos autres rythmes (circadiens et circannuels).

Remarques sur l'article :

Les auteurs rejettent logiquement l'hypothèse que l'influence gravitationnelle de la Lune pourrait se répercuter sur notre sommeil et propose plutôt que les variations du sommeil viennent d'un rythme endogène, donc d'origine génétique. Mais alors, la Lune a-t-elle vraiment une influence comme semble le suggérer le titre ? Car si la Lune n'agit pas sur nous, ces observations seraient seulement corrélatives.

Publiée il y a plus de 8 ans par A. Mary.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.